mardi 11 septembre 2007

Misère misérable I



Je n’aime vraiment pas beaucoup sortir. En soirée comme en journée. Et il ma fallu tout ce temps pour m’en rendre compte. Se promener en ville n’est plus un réel plaisir mais ressemble plutôt à un long chemin de croix pour moi. Aujourd’hui précisément. Assis à la terrasse d’un café, en attendant la séance du cinéma, je finissais ma tasse. Quand entre à cet instant même un couple dont le mec ne ressemble à rien de beau (de près comme de loin – et ce n’est pas l’amertume qui parle…) et la fille à une beauté. C’est ce genre de trucs qui me fout en l’air. Et toute la journée je croise des filles que j’aimerais faire mères. C’est difficile. Comme si le moindre espace m’était privé, retiré. Ou que j’aille je continuerai à nourrir une profonde frustration. Des fois j’envie les aveugles, ils ne savent pas ce qu’ils ratent. Il faudrait marcher avec des œillères comme des chevaux afin que mes yeux ne dévient pas de leur trajectoire et ne rencontrent pas une paire de fesses dodelinant au rythme du pas, un décolleté au fond duquel j’aimerais me perdre, ou juste une main qui pourrait serrer la mienne. Ca n’arrive pas. Ca n’arrive plus. Depuis trop longtemps. Mais le plus dur à supporter n’est pas la condition de célibataire. Beaucoup de personnes partageant ma situation se morfondent de vivre seul. Moi aussi en un sens. Mais ce qui me chagrine bien plus c’est de mal vivre ce célibat. C’est de ne pas pouvoir me convaincre que vivre seul veut aussi dire vivre bien. Il est bien pénible de se défaire du carcan social qui veut que la vie à deux soit le référent absolu. L’uniformité sociale, au fond j’aimerais tant y être. A défaut de ça j’essaie de bien vivre ma marginalité. J’ai bien peur que la révolution sexuelle que décrivait Reich n’arrive jamais. Je perdrais toujours. C’est comme ces courriers que l’on reçoit dans nos boîtes à lettres « Bravo Monsieur Dufour vous avez gagné 1 000 000 € » et que l’on froisse aussitôt avant de les jeter à la poubelle. Car je sais toujours comment cela se termine. Et avoir des dons de prescience, c’est chiant à force.

Il vaut mieux rester chez soi. Sur son territoire là où on est maître du jeu, où l’on sait que rien ne viendra perturber notre champ de vision. Actuellement, ma vie sexuelle se résume à peu de choses. Essentiellement des vidéos de cul glanées sur la toile. Je remercie la machine plutôt que l’homme (plutôt que la femme devrais-je dire). C’est beau la technologie. Tout va plus vite. Vidéo-branlette-éjaculation. Dès lors il ne faut plus s’étonner si certains mâles sont précoces au lit. C’est juste qu’ils ont pris de mauvaises habitudes. Nous ne sommes que la conséquence des effets néfastes de la technologie. Jamais des bienfaits. Je suis pris dans un courant dont il sera difficile de se sortir. Alors du coup j’aimerais bien en être. Mais pour l’instant les femmes me font souffrir. Non, je n’aime vraiment plus beaucoup sortir…

1 commentaire:

Hartigan a dit…

C'est vrai que c'est souvent une torture, quand des chattes en chaleur se promènent dans les rues enlassant leurs copains frénétiquement... dure, dure la vie...

Je compatis :triste: